Village de ChattancourtTitulaire de la croix de guerre 1914 1918 Reconstruit en 1922 |
Le ministre de la guerre Cite à l'ordre de l'armée: CHATTANCOURT, CHARNY, MARRE(Meuse) : situées dans la zone de la grande bataille dont Verdun était l'enjeu, ont été soumises à de fréquents et violents bombardements qui les ont entièrement détruites. Par leur glorieux sacrifice, ont bien mérité du pays. LOUIS BARTHOU |
Son histoire avant 1914
Costonis Curtis est l’ancien nom de Chattancourt. Ce toponyme nous indique qu’il y avait un village dès l'époque carolingienne.
En1252 dans un cartulaire de l’abbaye de St Paul on relève Chastencourt : le nom variera ensuite très peu
Jusqu’en 1790, Chattancourt est Terre de l’Évêque et Comte de Verdun.
L’agriculture y est prédominante. Certains manouvriers exercent une activité artisanale Nous voyons aussi régulièrement cités des charpentiers et quelques maréchaux-ferrants mais aucun meunier Le village a disposé de 2 moulins, l’un d’eux est amodié (loué) a un charpentier jusqu’en 1720. |
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Chattancourt va aussi bénéficier du chemin de fer grâce à la ligne Lérouville –Sedan. La section Verdun - Dun-Doulcon est ouverte le 22 novembre 1875.Chattancourt sera desservi jusqu’au début des années 1950. |
Plusieurs chantiers sont effectués à l’église.
les bombardements de 1916 auront raison de cette fierté Communale peu de temps après l’attaque de fevrier 1916.. |
La guerre de 1914/1918
Pendant les 2 premières années la majorité de la population restent à Chattancourt
Régine nous livre quelques souvenirs de sa grand-mère Alice DESTIVAL née en 1893 :
-Le passage d’Uhlans entraine la fuite apeurée des participants à un cortège funèbre ; les uhlans se contentent de saluer la dépouille.
-Il faut un laisser passer pour aller chercher des légumes dans les chènevières
-Comme la ligne de front est à quelques kilomètres on localise et on entend les pièces d’artillerie
-Les soldats au repos se mêlent à la population, certains n’hésitent pas à lui faire la cour ; quelques uns commettent de petits larcins
-Son souvenir le plus douloureux : la souffrance des soldats qui avaient été gazés.
Le 12 février 1916, roulement de tambour, le garde champêtre annonce l’ordre d’évacuation pour le lendemain. Quelques heures après il repasse, l’ordre est « évacuation immédiate »
Les habitants démarrent : les laboureurs ont 1 à 2 attelages. Ils prêtent un cheval ou une charrette à leur voisin. Le long des routes, c’est une grande confusion. Ils croisent les convois de l’armée prioritaires. …Une femme avec toutes ses richesses dans une brouette (ou un landau d’enfant) renversée dans le fossé, personne ne s’arrête pour la secourir….. Ils s’arrêteront dans le sud de la Meuse ou le nord de la Haute Marne. Ils y resteront environ 4 ans
Après la guerre
A Chattancourt il ne reste rien debout.
Dès 1920, sont installés des Baraques Adrian, constructions provisoires en bois et métal pour loger ouvriers et habitants. En 1970, Rue neuve il y en aura encore une de fonctionnelle.
Les premières maisons en dur sortent de terre dès 1922
Voici un extrait du journal LA CROIX du mardi 15 juillet1924
« La résurrection de Chattancourt
Au pied de la cote.304, sur les pentes du Mort-Homme, Chattancourt, qui avait été complètement anéanti par la guerre, a fêté, dimanche, sa résurrection en inaugurant le monument élevé à la mémoire de ses enfants. Chattancourt possède aujourd'hui une mairie, une école et un bureau de poste; C'est une œuvre admirable qui a été accomplie par les courageux habitants de cette commune. Des discours émouvants ont été prononcés par le maire, M. Boulhaut, M. Schleiter, député, et M. Campion, sous-préfet, au nom du gouvernement. » !